CHOIX DE FINANCEMENT

Choix de Financement




Les prévisions financières font partie du système de planification
de l’entreprise. Elles aboutissent à l’établissement du plan de
financement et du budget de trésorerie qui permettent de vérifier
la cohérence globale des prévisions de l’entreprise. L’articulation
des prévisions financières avec les autres prévisions de
l’entreprise peut être résumée par le schéma 1 : 

Ainsi, les prévisions financières impliquent l’établissement du
plan de financement et du budget de trésorerie, mais aussi
des choix quant aux financements structurels et cycliques.

Dans ces choix, l’entreprise doit notamment viser la
minimisation de son risque financier. Ce dernier se
définit comme le risque encouru par une entreprise
du fait de son financement par endettement. Il dépend
donc de la structure de financement de l’entreprise et se
manifeste par la cessation des paiements : l’exploitation
ne génère pas suffisamment de liquidités pour faire face
aux annuités de la dette. Le risque financier est à distinguer
du risque d’exploitation (ou risque économique). Celui-ci
peut être défini comme le risque (l’incertitude) attaché à la
réalisation d’un revenu futur espéré, calculé sans tenir
compte du mode de financement de l’entreprise.

En résumé, le risque d’exploitation peut être évalué par
la variabilité du résultat économique prévisionnel (EBE )
et le risque financier par la dispersion de la trésorerie
prévisionnelle. Il convient donc d’intégrer ces deux
dimensions du risque global de l’entreprise dans un
diagnostic prospectif et lors de l’établissement de
prévisions financières.

I Plan de financement et budget de trésorerie : 

I.1 Plan de financement
Le plan de financement n’est rien d’autre qu’un tableau des
flux prévisionnel établi à un horizon temporel pluriannuel.
Il peut être établi suivant le même schéma et en respectant
les mêmes principes que ceux énoncés précédemment.
On retrouve donc les deux approches : plan de financement
fondée sur la variation du fonds le roulement et plan de
financement basée sur la variation de trésorerie. Il est possible
de présenter le plan de financement en utilisant le modèle du
tableau de financement classique ou celui du tableau des flux
de trésorerie selon l’approche retenue. Mais, en pratique, on
retrouvera une présentation légèrement différente (souvent
imposée par le banquier dans les dossiers de demande de
crédit)mais avec un contenu identique. Le tableau 1 présente
un modèle de plan de financement construit selon l’approche
classique.

Les soldes du plan de financement correspondent aux
variations prévues de la trésorerie. Les rubriques du plan
de financement ci-dessus sont très proches de celles du
tableau de financement classique .
Il est parfois intéressant de faire une distinction entre les
remboursements liés aux emprunts nouveaux et ceux liés
aux emprunts anciens, ainsi qu’entre les investissements
nouveaux et les projets déjà entamés.

I.2 Budget de trésorerie
Le budget de trésorerie est un document annuel. Il s’agit en
fait du détail sur une année du plan de financement.
Il permet d’étudier l’étalement sur l’année des encaissements
et décaissements prévisionnels. Il peut être établi à partir du
modèle présenté sur le tableau 2 : 

La présentation du budget de trésorerie ne présente pas
de difficultés particulières et certains postes peuvent être
détaillés au besoin. Les rubriques sont suffisamment
explicites pour ne pas nécessiter des commentaires
supplémentaires. Pour Affiner la gestion de la trésorerie,
il est possible d’établir des prévisions journalières de
trésorerie sur des périodes de 15 jours ou un mois.
Ces prévisions journalières sont établies de la même façon
que le budget de trésorerie.

II Choix de financements structurels
L’établissement du plan de financement met généralement
en évidence des besoins de financement structurel pour
l’entreprise. Pour couvrir ces besoins, il existe plusieurs
possibilités et nous ne ferons qu’évoquer quelques unes.

II.1 Autofinancement et Fonds propres
L’autofinancement est la première ressource de financement
dont dispose l’entreprise. Le niveau de cette ressource est
fonction de la CAF de l’entreprise et de sa politique de
dividendes. En effet, l’autofinancement prive les actionnaires
d’une partie des bénéfices générés par l’entreprise.

Les capitaux propres sont constitués par les apports des
actionnaires auxquels on peut ajouter l’autofinancement.
Le financement par capitaux propres se fait par
augmentation de capital. Cette dernière peut prendre
plusieurs formes : incorporation de réserves, conversion
de dettes classiques ou d’obligations, apports en nature
ou en espèces. Seuls les apports en espèce mettent des
ressources nouvelles à la disposition de l’entreprise et
peuvent donc servir au financement des investissements
nouveaux. Les apports en nature peuvent être aussi utilisés
pour financer des investissements si les équipements à
acquérir constituent l’objet de l’apport en nature.
La rémunération des capitaux propres dépend des
performances économiques de l’entreprise. En cas de
pertes, les actionnaires ne peuvent prétendre à aucune
rémunération. Les actions à dividende prioritaire sans
droit de vote et les certificats d’investissement, bénéficient
de la garantie d’une rémunération minimale, même en cas
de pertes, ce qui en fait les capitaux propres particuliers.

Les autres fonds propres (titres participatifs. avances
conditionnées, etc.) sont en fait des dettes, avec des
conditions de remboursement particulières, et dont une
partie le la rémunération dépend du résultat de l’entreprise.
On les qualifie de quasi-capitaux propres.

La valeur des capitaux propres investis dans I ‘entreprise
n‘est pas égale au montant inscrit au bilan. D’un point de
vue financier, c’est la valeur économique des actifs de
l’entreprise diminuée de la valeur de marché de ses dettes.
Pour une entreprise cotée, la valeur des capitaux propres
investis est égale à la capitalisation boursière de la totalité
de ses actions.

II.2 Endettement à terme

II.2.1 Financement par dettes
Le financement par l’endettement peut se faire par un
emprunt classique ou un emprunt obligataire. L’emprunt
classique peut être à long ou moyen terme et se fait
auprès des établissements de crédit. L’emprunt obligataire
prend la forme d’un appel à l’épargne public. Il n’est ouvert
qu’aux sociétés par actions ayant au moins deux an
d’existence. Seu1s les sociétés d’une certaine taille
peuvent émettre des obligations sur les marchés financiers.
En dehors des obligations classiques, il existe des obligations
à bons de souscriptions d’actions ou d’obligations,
remboursables ou convertibles en actions, etc.

II.2.2 Crédit-bail
Le financement par crédit-bail permet à une entreprise d’utiliser
un bien pendant une durée donnée, contre versement d’un loyer
périodique, avec une option de rachat du bien à la fin de la durée
de location pour un prix tenant compte des loyers versés. C’est
un financement qui présente l’avantage de la flexibilité et dont le
délai d’obtention est plus court qu’un emprunt classique.
L’inconvénient est qu’il est généralement plus onéreux.

II.2. Critères de choix des financements structurels
Dans l’étude d’un projet d’investissement et dans une
approche quantitative, on retient la rentabilité comme
critère d’appréciation du projet. Dans une première étape
on évalue sa rentabilité économique abstraction faite de
l’impact du financement (intérêts, remboursement d’emprunts,
redevances de crédit-bail ...), on mesure donc sa rentabilité
intrinsèque. Dans une deuxième étape, une fois le projet retenu,
on s’intéresse à sa rentabilité financière qui tient compte des
modalités de financement et indique la plus avantageuse pour
l’entreprise, c’est à dire celle qui lui fait profiter de l’effet de levier
le plus important.

Le choix des financements structurels peut se faire en calculant :
- la VAN du projet après financement (ou VAN ajustée), il s’agit à
ce niveau là de retenir la formule de financement qui améliore le
plus la richesse créée par le projet,
- les décaissements nets entraînés par chaque formule de
financement étudiée, en tenant compte des différentes
économies fiscales réalisées. Le choix porte alors sur le
financement induisant les sorties de fonds réelles les moins
élevées.

III Choix de financements cycliques

III.1 Différents financements cycliques
Il existe de très nombreuses possibilités pour le financement
à court terme. Les différents financements sont généralement
regroupés en deux catégories crédits de mobilisation et crédits
de trésorerie.

Les crédits de mobilisation permettent à l’entreprise d’obtenir
un crédit sur le montant des créances qu’elle détient sur ses
clients. Le plus connu est l’escompte par lequel l’entreprise
cède un effet de commerce à la banque. On a également le
crédit de mobilisation des créances commerciales (CMCC)
qui est assez proche de l’escompte dont il diffère par le fait
que l’entreprise cède des créances non représentées par les
effets de commerce. Dans la même catégorie, on peut citer
l’affacturage (factoring). Pour les opérations avec l’étranger,
on a le crédit documentaire et le crédit de mobilisation des
créances nées sur l’étranger qui fonctionnent globalement
de la même façon que les mobilisations de créances internes.

Au niveau des crédits de trésorerie, on peut citer la facilité
de caisse et le découvert pour les plus simples. On a
également d’autres crédits de trésorerie qui sont spécialisés
(crédits de campagne par exemple) car ils doivent être utilisés
pour des opérations précises. Généralement le financement
d’un cycle de production.

Il existe également les obligations cautionnées qui permettent
d’obtenir le report de paiement des dettes fiscales (TVA, droits
de douane, etc.) contre paiement d’un intérêt.
On citera enfin les billets de trésorerie que les très grandes
entreprises peuvent émettre sur le marché monétaire.

III.2 Déterminants du coût effectif d’un financement
cyclique
Le coût effectif d’un financement à court terme n’est pas
égal au taux d’intérêt apparent annoncé par le banquier.
Le coût total du crédit dépend des éléments suivants :
-taux apparent : taux de base bancaire majoré d’une prime
fonction de la perception qu'a le banquier du risque présenté
par l'entreprise ;
-diverses commissions : endos, acceptation, plus fort
découvert, engagement. etc.
- jours de valeurs la date de valeur est la date où le
banquier considère qu’une opération a été réalisée.
Le nombre de jours de valeurs est généralement supérieur
au nombre de jours effectifs d’utilisation du crédit.

IV Gestion des risques de taux et de change
Les opérations de financement peuvent générer des risques
de taux. Ainsi, lorsqu’on emprunte à taux variable, le risque
est la hausse des taux. Quant on emprunte à taux fixe, il n’y a
pas de risque (pas d’incertitude sur les montants à payer), mais
on peut souhaiter bénéficier d’une baisse ultérieure des taux.
On peut de la même façon avoir un risque de change lorsqu’on
emprunte en devises, On craint alors une hausse de la devise
dans laquelle on a emprunté.

Les marchés à terme et d’options permettent de couvrir ces
risques avec divers instruments. Parmi ceux-ci, on peut citer :
-les swaps : le swap est une opération par laquelle deux agents
s’échangent des conditions financières sur un capital donné.
L’échange peut porter sur les taux d’intérêt (variable contre fixe)
et/ou la devise de paiement (USD contre Euro) ;
-les opérations à terme : achats et ventes à terme de devises.
C’est une opération ferme et l’entreprise est obligée de s’exécuter ;



-les options de devises contre paiement d’une prime, une entreprise
acquiert le droit d’acheter ou de vendre (mais pas l’obligation) des
devises une date donnée et à un cours fixé d’avance.
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